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Anonyme euphorbe // Anne-Lise Blanchard
Poésie, mai 2009, 68 pages (carré, collé), 14 x 16 cm
Lire quelques pages ? C'est ICI
Anonyme euphorbe
Anne-Lise BLANCHARD, VIO (couverture)
Entre le vide et le trop plein du désir amoureux ou celui d’écrire, il s’agit de se jeter « jusqu’à la fissure », jusqu’à l’ébruitement de la peau et des mots. La mer, lieu originaire, métaphorise le désir dans ses vagues hautes. S’en séparer permet de naître à soi, d’ouvrir sa propre page, de jardiner perte et vide. Dans le vif de l’entaille, se déploie « l’éventail/ de l’imaginable » où dans un clair obscur s’inventent les nages des corps. Quand se travaille la déchirure, surgit le prononçable « des lignes de partage des souffles ». Sous les griffures du papier, les chiffonnades de la peau, se cherche la distance, la bordure qui permet de « voir avec sa peau ». Alors s’agrandit l’imprévisible, s’articulent le blanc et l’inaudible. Et c’est dans « l’obstination de l’encre » que se lit l’obstination de vivre. Grâce au ressac des mots, aux ruptures de phrases et du sens, « la nuit sans bordure » rencontre le mouvant de « la lumière d’écume ». Comme le relève Alain Wexler dans sa préface, le lecteur est placé sans cesse « au bord de quelque chose » Et pourtant dans les poussées de la « langue d’eau » de la poétesse, le désir avec sa « rouge tête de gargouille » nous fait signe. Comme si nous pouvions partager son « bleu exact », ne point craindre son « insolence face à la mer ».
© Jacqueline Persini-Panorias
Anne-Lise Blanchard est née à Alger, a grandi à Vénissieux et vécu à Lyon avant de migrer vers la lumière languedocienne. Elle a eu trente-six professions, ne sait rien faire de ses mains, lit ici et là, notamment à la Maison de la Poésie du Languedoc, et parfois en lecture-spectacle. Collaboratrice de la revue Verso, elle a publié une vingtaine de recueils de poésie et de nouvelles.
Après une formation de professeur de travaux manuels, de design et des stages en céramique, Vio explore les rencontres des couleurs sur divers textiles. Du mouchoir aux bannières de cinq mètres, son écriture picturale est actuellement basée sur l’empreinte des plis… Depuis 1995, elle travaille avec des poètes et s’amuse à mettre des couleurs en regard des mots…