Les Carnets du Dessert de Lune

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Notes sur
« Le Sonneur de Polička »

~ une vision de Bohuslav Martinů (1890-1959), par Pascal Blondiau (1965-20??) ~

« Le Sonneur de Polička » est un texte dans lequel toute la vie de Bohuslav Martinů ne trouve pas place. Toute vie est trop large pour trouver place entre naissance et trépas.

Martinů a passé les douze premières années de sa vie dans un clocher. J'ai imaginé la distance, la verticalité, l'espace dans ses yeux - le son du bourdon dans ses oreilles, qui devait couvrir les rumeurs du marché certains jours.

Ceci dit, je ne citerai pas mes sources. J'ai fait œuvre de fiction. Je donne une vision.
Pascal Blondiau

Le sonneur de Polička // Pascal Blondiau

€1.50
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Le père de Bohuslav Martinů était cordonnier. Pour joindre les deux bouts, il avait aussi accepté la charge de sonneur dans l'église Saint Jacques (sv. Jakuba) de Polička. L'opéra  What men live by (1951), sur un livret en anglais de Martinů lui-même, est inspiré d'un conte de Tolstoï dont le personnage principal est ...un cordonnier. Sauf que le cordonnier de Tolstoï n'a pas perdu ses enfants et qu'il se nomme Simon, et non Martin.
Bohuslav est doué, au violon ; ses parents l'inscrivent au conservatoire.
Renvoyé plusieurs fois, entre autres pour avoir organisé des concerts clandestins.

Dans un haussement d'épaules, il s'estimera autodidacte.
Il compose sa première symphonie (H. 289) à l'âge de 52 ans, sur commande. Prétendument parce qu'il se sent enfin la force d'affronter une telle masse de travail. Personnellement, je n'y crois pas une seconde : on lui réclamait une symphonie, il l'a fournie. Et ce sera le cas au moins jusqu'à sa 5è, quand il cassera le moule.
Si l'on considère que Martinů a écrit des symphonies, alors il y a au moins neuf compositions qui peuvent prétendre à ce titre : les six habituellement répertoriées, plus ses Fresques de Piero della Francesca, ses Paraboles et ses Estampes - pour ne rien dire de sa Rhapsodie Tchèque ou de sa Sinfonietta Giocosa.

Mais on peut aussi penser qu'il n'en a écrite aucune.

Martinů invente sa langue. Il n'étire pas un thème et ses variations. Il ne se répète pas : il trouve l'expression juste, et n'émet que celle-là - pas de réemploi ; l'invention est permanente. Frivole dans la Revue de Cuisine, tragique pour le Mémorial à Lidice.
De la même façon qu'il a donné vie à un cordonnier qui serait son père, il est possible que son Gilgamesh soit une autre version de lui-même, errant dans les galeries des enfers à la recherche de sa propre humanité - ou juste d'Enkidu.
Atteint d'un cancer à l'estomac et se sachant condamné, il passe la dernière année de sa vie à écrire sans relâche, dans élan qui sera sa veine la plus personnelle, dans une croissance sans cesse organique.

Qu'est-ce qu'une croissance organique ?
Une fleur, une plante, un arbre.
Et du temps.

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