Les Carnets du Dessert de Lune

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Les Carnets
du Dessert de Lune

Un article pour "Quand bien même"

17/7/2016

 
Photo

Lecture du printemps 2016, par Mélanie Leblanc
Isabelle Bonat-Luciani, Quand bien même, éditions Les Carnets du Dessert de Lune.
 
Isabelle Bonat-Luciani signe son premier livre avec Quand bien même et entre directement dans la cour des grand(e)s. Sans doute cette voix devait-elle s’arracher au silence – un des mots qui revient le plus souvent dans ce livre. Sans doute cette voix était-elle prête à dire l’intime avec la juste distance, en faisant la part de « l’ombre » - mot répété 17 fois.

Ce livre s’inscrit dans une lignée, celui des livres de femmes poètes qui écrivent sur le père disparu, et ce faisant écrivent sur l’origine de leur voix. Parmi ceux-ci citons Pas revoir de Valérie Rouzeau, Où que j’aille d’ Albane Gellé et Lame de fond de Marlène Tissot. Avec cette particularité chez Isabelle Bonat-Luciani du père entré dans le silence avant sa disparition : « Il est devenu mon père ce jour-là,/ le jour où désormais / il y aurait une excuse à son silence / et je n’aurai plus rien à attendre. » Autour de lui tournent les mots « absence », « attente », « manque », « regret », accompagnés par l’irréel du passé : « on aurait pu se dire / on aurait pu s’inventer / un peu plus (…) On aurait pu aussi ne rien se dire / juste tenir debout / juste fouler la terre/ sans se soucier de nos racines. » Le nom, les mots, les livres sont liés au père, presque malgré lui : « Puis j’ai repris les livres / ceux qu’il m’avait offert / j’y ai cherché des signes / des traces, des ratures, des rouilles. Je n’ai rien trouvé de plus / que ce que l’auteur n’a dit. » Les silences lui ont appris à lire : « j’ai cherché à lire / partout où les silences / taisaient nos vies ». Le silence définitif lui aura appris à écrire : « Quand tu mourras / il me faudra devenir / quand bien même. » Ce dernier vers, repris par le titre, laisse entendre un « quand bien m’aime ». » Cet amour « quand bien même » évoque avec force la chanson de Barbara, « Nantes », comme si ce livre en était l’écho prolongé. L’auteure fait œuvre d’alchimiste en transformant le plomb de l’enfance en or, notamment dans ces vers : « quand peu à peu je te laisserai naître / autant de fois / que tu auras pu m’éteindre. »

Si Isabelle Bonat-Luciani affronte ici les ombres les plus terribles, on retrouve aussi l’humour et la verve dont elle fait preuve dans ses autres projets. Clin d’œil à ses cartes postales avec Nick Cave ou « Gabrielle Garcia Marquez et cette putain de solitude ». Clin d’œil à ses retards : « parfois j’anticipe des retards et je finis par en avoir de vrais. » Clin d’œil aussi à Eric Pessan, qui illustre le livre d’un dessin extrait de Parfois, je dessine dans mon carnet : « Parfois j’écris, et j’ai l’impression de piquer une phrase à Eric Pessan. » 

© Mélanie Leblanc  sur le blog de Terre à Ciels.


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