Les Carnets du Dessert de Lune

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Les Carnets
du Dessert de Lune

Un article pour "Les Continents"

16/4/2018

 

Si vous ne l'avez pas encore acquis sur la boutique en ligne des éditions Les Carnets du Dessert de Lune, c'est ICI  ou chez l'auteur ou chez votre libraire habituel, cette critique vous incitera-t-elle à lire ce nouveau recueil d'Hervé Bougel "Les Continents"?
 
Observateur du monde (il le fit excellemment à partir d'une fenêtre dans "Petites fadaises à la fenêtre", 2004, ou encore en publiant sous le même angle des photos vérité de passants dans sa ville), il poursuit cette tâche poétique et sensible, cette fois à la vitesse et à la lumière des trains.
Vivacité, rythme soutenu, éclats, éclairs, vers d'un ou deux ou trois mots le plus souvent illustrent cette poétique très verticale d'un périple à tout berzingue (si on plagiait le road-movie de Kerouac), déroulant image, sensations, rencontres, impressions, dans le roulis des machines et des compartiments. Le tour de France de Bougel a la bougeotte et ses vers une vérité non feinte. La lucidité, le passage en revue des têtes, des visages, des usages emmaille pour le lecteur un flot de réseaux de sens :
"Je lis les caténaires
Et le plomb fondu
Des rails
Je vois bien des feuilles
Tombées
De cet automne
Et de l'air et du vent
En proie
A ce qui se passe
Ce qui étreint
Et me lie
Me ligote..."
Selon l'effet de création (maraboutdeficelle etc.), le poète enfile les faits, les situations, jongle avec le signifiant, interfère sans cesse dans ce flux du langage, relayant là et bien le mouvement de la vie et des trains.
Au train où vont les choses, ces poèmes verticaux (d'habitude, je ne suis guère fan de la chose, et ça n'a pas plu à l'auteur de ces vers, je le comprends mieux maintenant) ont l'aisance et la fluidité du vécu, de la vitesse, et dirais-je, quitte à écorner les concepts de l'auteur, de la ferveur pour le monde :
Mercredi 20 octobre
Quittant
Enfin
Toujours
Grenoble
Taille-la-Ville 
Et sa gare
égarée
Le bleu
Choit derrière
Le Vercors
Inondant
La marée
Des souvenances
Noyées
Jusqu'où iras-tu
Nager
Lac profond
Passe grise...
Le titre "Les Continents" renvoie aux mondes que l'observatoire d'un train décèle, recèle, offre à la vision, à l'écriture, à l'appréhension phénoménologique du monde.
Beau livre.
© Philippe Leuckx in Bleu d'encre N°39


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