Les Carnets du Dessert de Lune

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Les Carnets
du Dessert de Lune

Deux regards sur "Visions of Basquiat"

14/2/2018

 
C’est une BD. Et un livre impressionnant et superbe. Yves Budin a déjà publié chez le même éditeur trois livres de la même veine : Visions of Miles, Kerouac et Bowie. Un musicien, un écrivain et un chanteur, il y ajoute un quatrième artiste, le peintre Basquiat. Tout aussi réussi que les précédents. La force du livre tient à ce qu’il ne parle pas d’un homme qui s’appelle Jean-Michel Basquiat, Yves Budin est Basquiat. Il est tellement imprégné de sa vie et de ses œuvres qu’il peut dire je, après avoir planté le décor, la ville, New-York, l’ambiance de l’époque un peu glauque, et on entre directement dans le personnage hors norme avec lui. Dix ans, les dix dernières années de sa vie sont narrées entre textes et dessins avec la même fulgurance que leur passage lui-même. Des graffitis aux expositions internationales, de l’anonymat à l’explosion et à la reconnaissance de son talent unique, Yves Budin dessine une magistrale biographie à la hauteur de l’artiste, avec la densité, la profondeur et l’intensité que peut revendiquer un pareil génie et les thèmes inhérents à la vie américaine à la fin des années 80.
© Jacmo à paraitre dans la revue Décharge
 
«1979. New York …. J’ai bientôt vingt ans …. Je glisse dans tes rues, je coule dans tes veines… ». Jean-Michel Basquiat s’est embrouillé avec Al Diaz, « SAMO IS DEAD » fleurit sur les murs de SoHo, ses aphorismes n’ornent plus les murs de Lower Manhattan, il vend des cartes postales dans downtown Manhattan, Andy Warhol lui en achète une. Yves Budin commence la biographie de l’artiste à partir de cette date, il a saisi son marqueur noir, le plus gros, un gros marqueur noir pour dessiner la vie fulgurante de Basquiat dans la ville noire, « New York est une truie qui a des pertes… », des pertes noires, « New York est une ruine, une déchirure qui suinte la pisse et l’héroïne ».
Après Visions of Miles, Visions de Kerouac, Visions of Bowie, Budin a décidé de visiter Basquiat, Jean-Michel Basquiat le fils d’un Haïtien et d’une Portoricaine qui, en un temps record, est passé du statut de zonard tagueur dans Manhattan à celui de monstre sacré de l’art contemporain, ses toiles atteignent des prix extraordinaires. Budin raconte en une soixantaine de planches la vie christique de cet artiste météorique qui a traversé New York, Manhattan, le Pop Art, les eighties, le marché de l’art comme une fusée interstellaire.
Yves Budin raconte ce parcours météorique en noir, un deux ou trois dessins par planches, du noir, du noir partout pour planter le décor, la ville qui a vu naître le héros, le héros comme un christ noir, comme la mort noire qui hante la ville et les salles des ventes. Des dessins noirs frappés d’une touche rouge comme une plaie qui saigne, qui saigne comme la souffrance de l’artiste. Et brusquement, une deux ou trois peut-être planches en couleur pour évoquer, certainement, l’œuvre de Basquiat. Et, un fil noir, pour fil rouge, des légendes aussi fulgurantes que la carrière de l’artiste : « La truie couine … Le cœur pompe et le sang n’est pas sain… », « Fractures, lésions internes, ablation de la rate … », « Il faut se transformer, se créer, s’inventer » …
Je ne vais pas vous raconter la vie de Basquiat vue par Budin, il faut la voir, la découvrir, la sentir, la ressentir dans les dessins, dans le texte. C’est une BD, plus qu’une BD, un coup de poing, un uppercut à la Cassius Clay, un document collector, l’expression d’une douleur, d’une souffrance, la trace noire laissée par un môme décédé à vingt-sept ans, la queue d’une comète noire ayant déchiré le ciel de Manhattan pendant une petite décennie, le temps de devenir une légende.
J’ai découvert Budin en 2016 dans l’évocation de Kerouac, aujourd’hui je découvre la légende de Jean-Michel Basquiat sous les traces de ses gros marqueurs noirs. Merci Yves pour cette évocation qui en appelle d’autres, d’autres légendes qui ont illuminé le ciel de notre jeunesse, de notre adolescence, de notre vie quand elle était plus jeune…. JImmy, Janet, Curt, James et bien d‘autres dorment bien trop paisiblement au paradis des légendes.
© Denis Billamboz in
http://mesimpressionsdelecture.unblog.fr/2018/02/12/visions-of-basquiat-yves-budin/



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