Car le lecteur est trop sage, et il est temps qu’il s’inquiète. Le monde autour de lui déchaîne sa violence, et c’est un peu grâce à son inertie, lui qui accepte sans broncher la folie du monde alors qu’il exige de ses lectures – des films qu’il consomme, des œuvres d’art qui jalonnent ses ronds-points ou qui décorent les salles d’attente de son dentiste – une rassurante rationalité (quand ce n’est pas carrément une morale). Alors Daniel Fano prend le lecteur trop sage pour cible, et lui balance ses rafales. Pour qu’il se rende compte. Pour qu’il s’inquiète. Par goût du jeu. Par humour noir. « Bienvenue à Kiev où la plupart des cigarettes américaines sont fabriquées en Pologne. » L’Histoire est une barbare assoiffée de sang – la poésie doit lui rendre coup pour coup. Bien sûr, Daniel Fano n’est pas le premier auteur à affûter sa plume pour ce genre de bataille, il le dit lui-même dans les interviews qu’il accorde, et on peut, en retraçant sa filiation, rassembler la belle et héroïque famille des lutteurs, ironiques parce que lucides, musiciens parce qu’exigeants. Les surréalistes, bien entendu. Surtout Desnos. Le modernisme américain. Serge Gainsbourg. Henri Michaux. Le Rimbaud des Illuminations. Mais aussi les formes les moins reconnues par les autorités littéraires : série noire, bande dessinée, cinéma de genre. Si l’on tend l’oreille, et que l’on se rappelle que Daniel Fano a consacré un livre à Henri Vernes, on peut entendre des échos de L’aventurier, du groupe Indochine. « Un pistolet mitrailleur Uzi, un vieux Zippo, les interprètes sur le point de craquer. » On se perdra donc dans De la marchandise internationale, avec une cible peinte sur le front, et l’on entendra les balles de Fano siffler. Car il faut écouter Fano : « Rosetta Stone saluera le public : débauche de décibels, comme qui dirait une simple esquisse d’éternité ». Le livre semble un piège où se sont pris les excréments de la sauvagerie. Isolément, ce sont des vignettes de série B. Entrelacés dans la trame du texte, ils se font musique : « Faux papiers parfaits fournis par Fidel Castro ». Parfois, Daniel Fano dévoile son jeu : « Dans cette aventure, la façon dont les éléments narratifs étaient juxtaposés ne manquait pas de défier toute logique ». Gageons que la mitrailleuse de Daniel Fano n’a pas vidé son chargeur, et que le lecteur trop sage n’en a pas fini avec lui. Si le monde ne change pas, si l’homme continue de planquer sa tête dans le sable, Monsieur Typhus reviendra arme au poing, « tous feux éteints, phrases courtes ». © Nicolas Marchal in Le Carnet et les instants Livre d'images sans image par Denis Billamboz Un livre d’images sans image, un livre qui fait défiler des images comme un zappeur excité qui prendrait plaisir à suivre plusieurs polars en même temps sur un seul écran de télévision, des personnages qui meurent plusieurs fois comme les héros des jeux vidéos dotés de plusieurs vies, un condensé de tous les poncifs que les auteurs de polars ont abondamment utilisés : les belles américaines, Buick, Pontiac, Chevrolet..., l’artillerie utilisée sur tous les théâtres de guerre de la seconde moitié du XX° siècle - la liste est trop longue pour que je me hasarde à dégainer le moindre flingue -, les bas résilles, les guêpières, les seins en obus... et pour corser le tout l’inventaire de toutes les tortures les plus sadiques inventées par les auteurs de romans noirs et de polars américains principalement. Dans ce texte, Daniel Fano semble avoir voulu concentrer autour de son personnage principal, Typhus ou Monsieur Typhus selon les époques, toute la substantifique matière qui a fait le succès de ses romans. L’auteur a d’ailleurs la délicatesse et l’amabilité de guider le lecteur dans ce dédale de violence cynique et sadique, Typhus le personnage central, un peu fantastique, un peu copie de héros des polars de série, est inspiré par celui du roman de Richard Stark « Rien dans le coffre » qui a été très librement adapté par Jean-Luc Godard dans «Made in USA». Tous les autres personnages, doués eux aussi de qualités fantasmatiques, font penser à la bande d’un Inspecteur Gadget cruel et sanguinaire. Ils sont tous inspirés par des textes, romans, BD, ayant nourris les lectures de l’auteur. Cette joyeuse troupe de laquelle l’auteur a extirpé « systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l’émotion », arpente toute la planète et notamment tous les champs de guerre et les théâtres de conflits plus ou moins larvés où les coups les plus tordus ont été fomentés pour faire triompher des causes moins glorieuses les unes que les autres. Ainsi, la fiction la plus folle, la plus déjantée rejoint la réalité la plus cruelle, la plus cynique. Juste pour l’exemple : « Maintenant, lui briser les dents, les tibias, lui ouvrir le ventre, qu’elle répande ses entrailles sur la moquette : une telle férocité ne lui paraît pas si folle que ça ». Daniel Fano prend le risque d’égarer le lecteur et le confesse : « Il n’en restait pas moins vrai que, dans cette aventure, la façon dont les éléments narratifs étaient juxtaposés ne manquait de défier toute logique ». Mais, in fine, celui-ci comprendra bien qu’à travers ce vibrant hommage au roman noir, l’auteur ne cherche qu’à mettre en évidence la folie sanguinaire de l’humanité et la cruauté que certains sont capables de déployer pour atteindre des objectifs bien misérables. « Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, ..., ils changent constamment de physique (de sexe, d’apparence), de comportement, passent d’une idéologie à l’autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l’homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime ». © Denis Billamboz Daniel Fano aux Carnets du Dessert de Lune :Fables, 2003, 58 pages, (carré, collé) 20 x 14 cm Lire quelques pages ? C'est ICI Fables et Fantaisies Daniel FANO, Graziella FEDERICO (illustrations) Le livre : (extrait) Écrire, c’est bon pour les doigts et la tête : on essaie de mélanger Faust et Frank Sinatra. Surtout, c’est une occasion d’aller à Londres, au Criterion, sur Picadilly, juste le temps de savourer du Earl’s Grey sans quitter des yeux la copie conforme d’une vieille connaissance : « Après tout, ce n’est pas la première fois qu’on enferme un enfant dans un coffre. D’ailleurs, du moment qu’on lui a laissé son arc et ses flèches, il ne peut pas avoir peur du noir. » Zéro partout, comme dirait Giminy Cricket. Les auteurs : Daniel Fano. Né en 1947. Débuts littéraires en 1966. Encouragé par Joyce Mansour, Henri Michaux et Dominique de Roux. Révélé par Marc Dachy et Bernard Delvaille en 1973-74. A publié une quinzaine de livres, dont Un Champion de mélancolie (Ed. Unes, 1986), La Nostalgie du classique et Comme un secret ninja (Le Castor Astral, 2003, 2007), L’Année de la dernière chance, Le Privilège du fou, Sur les ruines de l’Europe, La Vie est un cheval mort (Les Carnets du Dessert de Lune, 2004, 2005, 2006, 2009). Prix de la SCAM Belgique 2007. Graziella Federico. Née en 1958. Dessinatrice, publiée dans divers journaux et magazines. Libraire à Bruxelles. Plus que quelques uns !
roman, avril 2005, 110 pages, 14,8 x 21 cm
Le privilège du fou Daniel FANO, Graziella FEDERICO (couverture) Le livre : Avec Le Privilège du fou, Daniel Fano poursuit l'expérience inaugurée avec L'Année de la dernière chance et qui doit compter encore deux volumes. Dans son livre, Daniel Fano couvre l'Histoire depuis 1926 en suivant trois cercles concentriques (1926-2002, 1947-1958 et 2004- le temps de l'écriture). Il y traite le registre de l'intime de façon singulière: émule de Holden Caulfield (héros de L'Attrape-coeurs de Salinger, qu'il ne cite pas par hasard), il protège les siens, refuse de les jeter en pâture publique, évoque son père en parlant de Marilyn Monroë (née comme lui en 1926), évoque sa mère en parlant de Bette Davis et Jennifer Jones (qui étaient ses actrices préférées) et pour saluer sa compagne distille des souvenirs de Ava Gardner et des événements survenus en 1958. Pas question pour lui de sacrifier à la mode de l'autofiction : les chansons et films qu'il répertorie n'ont rien à voir avec le regret des choses passées mais renvoient aux époques qu'il a traversées, offrent un contrepoint futile aux horreurs qu'il dénombre avec humour (noir). Les auteurs : Daniel Fano est né en 1947. Journaliste culturel à Bruxelles depuis 1971 (durant trente années, a été un spécialiste renommé en matière de livres jeunesse, mais il a aussi beaucoup écrit sur le jazz et le rock, le théâtre, la bande dessinée, la photographie, le roman d'espionnage et la littérature anglo-américaine). Poète singulier de la modernité, il a publié, entre autres: Mannequins en flagrant sésame (Transédition, 1973), Splatch (Transédition, 1978), Souvenirs of you (Daily-Bul, 1981), Chocolat bleu pâle (Le Castor Astral, 1986), Vers le lac (La Nouvelle Barre du Jour, 1986), Un champion de mélancolie (Editions Unes, 1986) La Nostalgie du classique (Le Castor Astral, 2004). Chez le même éditeur Fables et fantaisies, L'Année de la dernière chance, Western, Sur les ruines de l’Europe, La vie est un cheval mort. Graziella Federico est née en 1958. Dessinatrice, publiée dans divers journaux et magazines, illustre les livres de Daniel Fano depuis 2003. Plus que quelques uns ! Roman, octobre 2009, 154 pages (carré, collé), 14 x 20 cm Lire quelques pages ? C'est ICI La vie est un cheval mort Daniel FANO,Graziella FEDERICO (couverture) Voici le quatrième tome de la tétralogie inaugurée en 2004 avec L'Année de la dernière chance et poursuivie avec Le Privilège du fou et Sur les ruines de l'Europe. D'ampleur plus vaste, cet opus est peut-être le plus marqué par l'humour – un humour noir et glacé à souhait. L'auteur y traite beaucoup (mais pas seulement) du terrorisme durant les quatre dernières décennies, des Tupamaros à Al-Qaida en passant par la Bande à Baader et Septembre Noir. Chroniqueur du chaos, le moraliste se garde bien de jouer les prêcheurs, de servir une cause partisane. C'est qu'il est réfractaire aux formatages idéologiques, d'où qu'ils viennent. Donc, ici, pas de démonstration appliquée, pas de message univoque, mais un montage de faits avérés, divulgués dans la grande presse ou dans des livres qui furent d'une brûlante actualité. L'auteur ne se contente pas de déboulonner les vieilles et les nouvelles idoles, il montre le si peu de différence qu'il y a entre un journal télévisé et un film pornographique, il balaye toutes les illusions possibles, il montre les progrès d'un désastre inéluctable, le genre humain fasciné par son propre suicide en cours. Ses personnages imaginaires (particulièrement, Monsieur Typhus, Rita Remington, Rosetta Stone, Jimmy Ravel et Patricia Bartok) sont plus présents que jamais pour mieux souligner les horreurs de l'Histoire : en effet, malgré leurs prodigieux efforts réitérés , ils ne parviennent jamais à égaler – pas même à approcher – les "héros" du réel dans les actes crapuleux qu'ils commettent. Né en 1947, Daniel Fano a fait le journaliste à Bruxelles de 1971 à 2007. Encouragé par Joyce Mansour, Henri Michaux et Dominique de Roux, il est entré en littérature en 1966. Auteur culte depuis sa révélation par Marc Dachy et Bernard Delvaille en 1973-74. Après Un Champion de mélancolie (Editions Unes, 1986), il a subi un long silence éditorial qui ne s'est arrêté qu'avec la publication de Fables et fantaisies aux Carnets du Dessert de Lune, en 2003. Ses ouvrages parus depuis lui ont valu le Prix de la SCAM Belgique en 2007. Graziella Federico illustre presque tous les livres de Daniel Fano paru aux Carnets du Dessert de Lune. Elle vit et travaille à Bruxelles. Plus que quelques uns ! Roman, mai 2006, 110 pages (carré,collé), 14,8 x 20,5 cm Lire quelques pages ? C'est ICI Sur les ruines de l'Europe Daniel FANO, Graziella FEDERICO (couverture) Le livre : Troisième volet de la tétralogie inaugurée avec L'Année de la dernière chance et Le Privilège du fou, publiés par le même éditeur, ce livre ne saurait se réduire à un collage d'événements plus ou moins authentiques et spectaculaires de la Guerre froide (qui a cependant fort marqué la jeunesse de l'auteur). Certes, il y est question d'espions soviétiques et américains, de soucoupes volantes et de conquête de l'espace, Kennedy et Krouchtchev y vont de leur petit numéro, Mao y joue les mystérieux, mais plutôt que d'un retour vers un passé prétendument mythique, il s'agirait d'une contamination du présent par le passé, le futur et la fiction. Sans doute, en l'occurrence, faudrait-il parler de point de vue documenté sur la course frénétique du monde contemporain vers le chaos, l'ensauvagement, à travers la pensée suicidée, le massacre de masse et la pornographie généralisée. Les auteurs : Daniel Fano est né en 1947. Journaliste culturel à Bruxelles depuis 1971 (durant trente années, a été un spécialiste renommé en matière de livres jeunesse, mais il a aussi beaucoup écrit sur le jazz et le rock, le théâtre, la bande dessinée, la photographie, le roman d'espionnage et la littérature anglo-américaine). Poète singulier de la modernité, il a publié, entre autres : Mannequins en flagrant sésame (Transédition, 1973), Splatch (Transédition, 1978), Souvenirs of you (Daily-Bul, 1981), Chocolat bleu pâle (Le Castor Astral, 1986), Vers le lac (La Nouvelle Barre du Jour, 1986), Un champion de mélancolie (Editions Unes, 1986), La Nostalgie du classique (Le Castor Astral, 2004). Chez le même éditeur Fables et fantaisies, Western, L'Année de la dernière chance, Le privilège du fou, La vie est un cheval mort. Graziella Federico est née en 1958. Dessinatrice, publiée dans divers journaux et magazines, illustre les livres de Daniel Fano depuis 2003. Nouvelles, février 2017, 84 pages, (carré, collé) 14 x 20 cm Lire quelques pages? C'est ICI De la marchandise internationale Daniel FANO, Jean-François OCTAVE (couverture) Le livre : Patricia Bartok n’est pas la seule à changer de sexe à volonté. Rita Remington rétrécit de quelques centimètres. Rosetta Stone a sorti ses fleurs artificielles. Colonel Fawcett effectue un de ces sauts périlleux dont il a le secret. Major Osiris Walcott vient de froisser le col de sa veste. Inspecteur et Flippo se prend pour un personnage de série télévisée. Jimmy Ravel sait ce qu’il faut faire pour égarer les philosophes. Et Monsieur Typhus ? Il se pourrait qu’il apparaisse à l’occasion comme un phénomène de foire bicéphale. Ils sont à Londres, Cuba, Berlin, Belgrade, Bagdad, Kaboul, Kinshasa, Macao, Moscou et même Copenhague entre 1967 et 2010. Dans notre société liquide, ces exterminateurs-là ne meurent jamais longtemps. Note : Monsieur Typhus est un des personnages de Made in USA, film de Jean-Luc Godard sorti en 1966, très libre adaptation d’un roman de Richard Stark, Rien dans le coffre, lequel appartient à la série Parker, où l’auteur a supprimé systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l’émotion. Mon Typhus, froid, méthodique, efficace, dont on ne connaîtra jamais le « vrai nom », est précisément inspiré du Parker de Richard Stark (En coupe réglée, Travail aux pièces, Planque à Luna-Park) mais aussi du Reiner/Raner de Claude Klotz (Alpha-Beretta, Dolly-Dollar, Tchin-tchin Queen). La lecture du polar californien glacé Diamondback de Jacques Monory n’a bien sûr pas été sans produire ses effets. Typhus est tantôt un voleur professionnel, tantôt un tueur à gages, tantôt un mercenaire, un justicier, un espion ou un contre-espion. Autour de 1980 (cf. Souvenirs of you et Chocolat bleu pâle), il copie un peu trop le Serge Godorish imaginé par Daniel Odier alias Delacorta (Nana, Diva, Luna). Je l’appelle « Typhus » pour toute la période de sa vie qui court jusqu’à fin 1980 : au-delà, il est « Monsieur Typhus ». Apparu en 1977 ou 1978, Typhus fait équipe avec Rita Remington (je venais d’utiliser ce pseudonyme pour signer quelques articles de propagande féministe). Jimmy Ravel et Patricia Bartok forment un duo dès leur création en 1980 (dans Un Roman raté, extraits publiés dans le n°47 de la revue Minuit). Major Osiris Walcott vient ensuite : il trouve son origine dans le Jerry Cornelius de la bande dessinée Le Garage Hermétique de Moebius (qui lui-même l’a emprunté au grand auteur de science-fiction Michael Moorcock). Suivront Colonel Fawcett (homonyme de l’explorateur britannique disparu en 1925 en recherchant une cité mythique perdue dans le Matto Grosso) et Inspecteur et Flippo (clin d’œil au Mister Bradley Mister Martin de William S. Burroughs). Rosetta Stone est la dernière venue en date : elle est supposée décrypter les messages codés les plus retors mais elle a bien d’autres capacités. Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, et pas non plus des caractères : ils changent constamment de physique (de sexe, d’apparence), de comportement, passent d’une idéologie à l’autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l’homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime. Dans la trilogie LePrivilège du fou/Sur les ruines de l’Europe/La Vie est un cheval mort, ils tentent en vain de rivaliser avec les tueurs les plus cruels et sanguinaires de l’Histoire contemporaine. Les auteurs : Daniel Fano. Né en 1947. Écrivain depuis 1966, encouragé par Joyce Mansour, Henri Michaux et Dominique de Roux. Révélé par Marc Dachy en 1973, il est d’abord publié par Transédition et dans la mythique revue Luna-Park. Auteur d’un livre dit « culte », Un Champion de mélancolie (Éditions Unes, 1986). De la marchandise internationale est son septième livre aux Carnets du Dessert de Lune. Jean-François Octave. Né en 1955. Études d’architecture à La Cambre, Bruxelles. Collabore au magazine Soldes-Fin de Série. Réalise pochettes, posters et dessins pour les Disques du Crépuscule/Factory Benelux. Bifurque vers les arts plastiques, expose à New York, Paris, Copenhague, représente la Belgique à la Biennale de Venise en 1986. Professeur de l’atelier Images dans le Milieu à l’E.S.A. Arts² à Mons.
roman,
10 janvier 2004 98 pages 14,8 x 21 cm L'année de la dernière chance Daniel FANO, Graziella FEDERICO (couverture) Ces derniers temps, Hitler a été de toutes les fêtes de la jet-set internationale et les grands couturiers se sont inspirés d'Auschwitz pour leurs nouvelles collections. Délire ? Oui, celui d'un monde, le nôtre, où se conjuguent terrorisme et médias, guerre et publicité, fanatisme et pornographie. Un monde où nous entraîne un enfant de la bombe atomique, un ironiste sans espoir ni désespoir, qui sait, après Machiavel, que « l'Histoire se rit des prophètes désarmés. » Daniel Fano. Né en 1947. Vit en Allemagne et en France avant de s'installer à Bruxelles. Journaliste culturel à Bruxelles depuis 1971. Révélé par La Nouvelle poésie française de Bernard Delvaille (Seghers 1974), publie Souvenirs of you (Éd. Daily-Bul, 1981), Chocolat bleu pâle (Éd. Le Castor Astral, 1986), Vers le lac (Éd. La Nouvelle Barre du Jour, 1986), Un Champion de mélancolie (Éd. Unes, 1986), La nostalgie du classique (Éd. Le Castor Astral, 2004). Chez le même éditeur, Fables et fantaisies, Westerns, Le privilège du fou, Sur les ruines de l’Europe, La vie est un cheval mort. Graziella Federico est née en 1958. Dessinatrice, publiée dans divers journaux et magazines, illustre les livres de Daniel Roman, février 2015, 90 pages, 14 x 20 cm Lire quelques pages ? C'est ICI Ne vous inquiétez plus c'est la guerre Daniel FANO, Jean-François OCTAVE (couverture) Le livre : Au sommaire : Marilyn Monroe en mauvaise posture, le supertanker capturé par les pirates somaliens, le majordome de Monsieur Hitler qui donne finalement toute satisfaction au camarade Staline, la tortue qui fait peur à Fidel Castro, la guerre des soutiens-gorges à cause d’un seul Japonais, quatre petits cannibales qui ont mal au cœur, Nicole Kidman en pleine crise de Botox… et ce n’est pas tout. De 2004 à 2009, Daniel Fano a publié aux Carnets du Dessert de Lune un cycle de quatre chroniques (L’Année de la dernière chance, Le Privilège du fou, Sur les ruines de l’Europe, La Vie est un cheval mort) décrivant une humanité qui court après un bonheur essentiellement publicitaire et appelle de ses vœux toutes les catastrophes possibles… y compris sa propre disparition. Dans cette prose de guerre implacable, un défilé fou de célébrités traverse le fracas des informations plus ou moins truquées par les médias, un défilé d’icônes qui apparaissent comme ce qu’elles sont réellement : des marchandises à vendre, à consommer, à détruire et qui sont destinées à faire vendre, consommer, détruire aussi d’autres marchandises. Dans Ne vous inquiétez plus c’est la guerre, sorte d’épilogue à sa tétralogie polyphonique en prise directe sur le « cauchemar de l’Histoire », Daniel Fano s’attache au sort de quelques actrices hollywoodiennes (notamment Kim Novak et surtout Marilyn Monroe) particulièrement représentatif du caractère pornographique et prostitutionnel des rapports et réseaux sociaux contemporains. Ici, pas d’illusion lyrique, pas plus d’espoir que de désespoir. En 2009, un critique hautement perspicace parlait de « romans »à propos des titres de la tétralogie. Bien vu : si Daniel Fano n’hésite jamais à citer les poètes objectivistes Charles Reznikoff et Louis Zukofski en tête de ses influences littéraires (en précisant qu’il les a accommodés à sa sauce nonsensique), il est évident qu’il doit aussi beaucoup à des romanciers comme John Dos Passos (Manhattan Transfer, 42e Parallèle) et Uwe Johnson (Une Année dans la vie de Gesine Cresspahl). Les auteurs : Daniel Fano. Né en 1947, écrivain depuis 1966 (encouragé par Joyce Mansour, Henri Michaux et Dominique de Roux). A été journaliste culturel de juin 1972 à février 2007 (environ 5 000 articles publiés). Auteur d’un livre « culte », Un Champion de mélancolie (Editions Unes, 1986). Trois de ses ouvrages parus aux Carnets du Dessert de Lune (L’Année de la dernière chance, Le Privilège du fou, Sur les ruines de l’Europe) lui ont valu le Prix Littérature de la Scam en 2007. Sortis chez le même éditeur, Fables et fantaisies 2003 et La Vie est un cheval mort 2009 ne sont pas non plus passés inaperçus. Jean-François Octave. Né en 1955. Après des études d’architecture à la Cambre, il collabore au magazine Soldes-Fin de Série puis il réalise des pochettes, des posters et dessins pour les Disques du Crépuscule/Factory Benelux (Joy Division, Young Marble Giants, Tuxedomoon…). Il est professeur de l’atelier « Images dans le Milieu » IDM© à l’E.S.A. ARTS2 de Mons. La section commentaire est fermée.
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